LE SANCTUAIRE D'ETTY MACAIRE

LE SANCTUAIRE D'ETTY MACAIRE

Une lecture de Tourbillon de Camara Nangala


Par  lefran


Structuré en deux parties, Tourbillon est un roman de 360 pages écrit par Camara Nangala. Ce livre s'offre au lecteur comme une innovation du genre romanesque d'autant plus que les marches lui sont peu connues. A preuve, l'histoire s'enroule sur elle-même tout en faisant son chemin. Une écriture en spirale, précisera l' auteur.

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Péfi, personnage peu ordinaire, anticonformiste à souhait est celui qui captive toute l'attention du lecteur.
La première partie du roman piétine presque, prend son temps mais porte le lecteur. Ce n'est pas fortuit puisque cela permet au narrateur de faire vivre au lecteur les trois pénibles années vécues par le fils de Nakouban Jacob. Terrassé par une sournoise maladie, Péfi est hospitalisé disant ainsi adieu à sa brillante carrière professionnelle, brisant l'harmonie de son foyer et abandonnant ses habitudes. Le mal qui le ronge est pernicieux, et les médecins qui le traitent ont du mal à venir à bout. Cerise sur le gâteau, le nouvel environnement dans lequel Péfi vit l'exacerbe au plus haut point. Un exil donc s'impose. C'est justement pour cette raison qu'il trouve refuge dans ses souvenirs. Dès cet instant l'oeuvre devient un va-et-vient entre le passé nostalgique et le présent angoissant. 


La remémoration de l'enfance constitue l'un des aspects clés de cet aller-retour entre le présent et le passé. Cette résurrection du passé la vie de Péfi part de sa venue au monde dans des conditions peu propices «Péfi naquit un jeudi, au crépuscule, alors qu'il pleuvait des cordes. Sa mère rentrait des champs, pliée sous le bois de chauffe. Quelle idée de naître à une heure aussi ambiguë (?) Quelle idée de naître alors qu'une pauvre femme, sa mère, était écrasée par sa charge de fagot ? » prend en compte les années à l'université jusqu'au début de sa carrière. La particularité de ce récit réside dans la présence de petites histoires à l?intérieur de la principale. 
Du fait des misères que lui firent ses cousines, l'enfance de Péfi ne fit pas une partie de plaisir. Fort heureusement, son père l'extrait de cet enfer en l'inscrivant à l'école. Cette chance, l'enfant Péfi la saisit au bond en se montrant travailleur. Ce Caractère, il le gardera à l'université et même lorsqu'il entra dans la vie active, faisant de lui l'un agents consciencieux de son service. 
Malheureusement, la vie s'envola de Péfi comme un vulgaire papillon au moment où l'on s'y attendait le moins comme toujours au grand désespoir de Fondjô son épouse. Nous sommes dans la deuxième partie du roman. Contrairement à la première, le rythme est accéléré. Les analepses se comptent au bout des doigts. Les obsèques de Péfi vont bon train. Les dernières volontés de Péfi à son épouse sont foulées au pied : bâches, chaises, lit mortuaire décoré élégamment, uniformes, des tee-shirt à son effigie?
Grande fut cependant la stupéfaction de ses parents le jour de la levée de corps. Son casier à la morgue est vide. Péfi a fait don de son corps à la médecine par le truchement de son testament. Une énigme se présente donc à eux. Pourront-ils comme ils veulent enterrer dignement leur fils ?





12/03/2014
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