RENCONTRE AVEC HYACINTHE KAKOU
S’il y a une œuvre dramatique qui de façon continuelle déchaine les passions dans les mieux scolaires et universitaires, c’est bien On Se Chamaille Pour Un Siege. L’auteur est Hyacinthe Kakou. Enseignant de formation, il peut s’enorgueillir d’avoir participé à animer la vie culturelle ivoirienne pendant des décennies. En tant que dramaturge mais aussi journaliste (critique littéraire) dans le quotidien gouvernemental Fraternité Matin. Nous avons rencontré l’homme de culture qui a bien vouloir répondre à nos questions.
Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Vous savez, mon nom à l’Etat civil est Hyacinthe Kakou. Je suis né à Agboville, mais j’aurais pu naître ailleurs. Je suis enseignant de lettres modernes et ai exercé dans plusieurs établissements scolaires de Côte d’Ivoire. Du lycée Moderne de Man au Lycée Mamie Faitai à Bingerville, en passant par le Lycée de Béoumi , Le Lycée Classique d’Abidjan, le collège du Plateau, j’ai quelque peu bourlingué sur les chemins du pays… Je suis détaché depuis l’année 2000, au Ministère de la Culture et de la Francophonie.
Quand on entend votre nom, on pense tout de suite à théâtre. Que représente l’art dramatique pour vous ?
Oui c’est vrai. Mais on pense aussi à journalisme ; parce que, j’ai cumulé enseignement et journalisme culturel de 1978 à 2 000 à Fraternité-Matin et à Ivoir’Soir. J’ai beaucoup contribué à faire connaitre pas mal d’hommes et de femmes de culture, j’ai fait de nombreuses critiques de livres ; ne faisons pas la fine bouche : des chercheurs et auteurs font référence à mes articles dans des mémoires de maitrise, de thèses, essais et revues littéraires. En ce qui est du théâtre, c’est vrai que depuis le Festival du théâtre scolaire instauré en 1982 par le ministère de la Culture, mon nom y est associé. J’y ai dans ce cadre écrit plusieurs pièces de théâtre à succès comme « On se chamaille pour un siège », « Le fou du carrefour » et « Chut, ça couronne » coécrit avec Tiburce Koffi.
L’art dramatique fait partie de moi ; il me comble au plan moral. Les gens sont très surpris de constater que mes textes datant de plusieurs décennies soient d’une aussi brûlante actualité ! En effet « On se chamaille pour un siège », rédigé il y a trente ans, apostrophe les hommes politiques sur tous les excès qui minent le jeu politique. « Le fou du carrefour », primée il y a dix-huit ans au Théâtre scolaire et Universitaire, traitait déjà de la gestion des ordures et de la menace que constitue les déchets toxiques fabriqués par les pays occidentaux pour les cités africaines ; ‘’Chut ça couronne’’ monté avec le Lycée Classique d’Abidjan s’inquiétait en 1984 des changements trop fréquents à la tête de nos états à cause des coups d’Etat qui se succèdent en Afrique comme une fatalité !
Aujourd’hui, pensez vous que l’art des planches a connu des avancées chez nous ?
Je dis oui et non. Non parce que la fermeture du Théâtre de la Cité a été nuisible au théâtre ivoirien. C’était le haut lieu du théâtre ; toutes les semaines une pièce de théâtre y était programmée. La salle n’a pas été entretenue (…) On l’a transformée en amphithéâtre. On a préféré bourrer le crâne des étudiants de cours théoriques plutôt que de leur offrir un centre de divertissement et de culture de proximité ; on a vu le résultat !
Le Palais de la Culture bâti en 1999 était inaccessible aux petites troupes. La salle de spectacle ne servait qu’à quelques individus à l’égo surdimensionnés. La location était chère. Dès lors le théâtre ne pouvait, ne peut que végéter. Il faut se rendre à l’évidence que les grandes troupes qui faisaient l’actualité culturelle ont marqué le pas ou ont préféré s’orienter vers d’autres genres artistiques plus rentables si elles n’ont pas carrément disparu de la scène pour diverses raisons: le kiyi M’Bock de Wèrewère Liking , L’Ensemble Kotéba de Souleymane Koly , le Bin Kadi So de Marie José Hourantier, la troupe KFK de Zadi Zaourou,Ymako Theâtri de Claude Gnakouri…Mais les dramaturges eux, ont continué à écrire des textes de qualité. Des auteurs comme Kwahulé Koffi , Tiburce Koffi, Elie Liazeré, Modibo Chigata, Arsène Angelbert Ablo ont signé des œuvres vraiment inspirées mais rarement jouées (…)
Mon texte ‘’On se chamaille pour un siège’’ fait partie du répertoire des pièces de théâtre scolaire. Mais je puis vous assurer que ce festival a suscité la création d’autres textes de valeur ! Paradoxalement le Ministère de la Culture depuis une vingtaine d’années ne fait pas la promotion des auteurs qu’il a fait pourtant connaitre.
Figurez-vous vous qu’il avait encouragé et soutenu la production des pièces d’auteurs étrangers comme Monserat, Antigone, La Tragédie du Roi Christophe, et des textes d’auteurs maliens, ghanéens, etc. Je ne dis pas qu’il ne faut point jouer les textes d’auteurs étrangers. Mais je pense qu’il faut donner la première place à nos dramaturges qui ont du talent. Allez à l’étranger pour vous rendre compte du respect que les amateurs du théâtre nous accordent.
On dit que le public est plus porté vers les sketches et les œuvres de nos humoristes…C’est votre avis ?
Ce qu’on oublie, c’est que les sketches bénéficient de plus de publicité dans les medias que le théâtre pur; ils ont avec eux des sponsors. Qu’on fasse la même chose avec des spectacles dramatiques et on verra bien. Les humoristes sont aussi des comédiens, la plupart ont joué au sein de troupes de théâtre.
Que doit-on faire pour amener le public à aller au théâtre ?
Construire des salles de théâtre dans les quartiers populaires comme Yopougon ou Abobo , ouvrir le Palais de la Culture au théâtre ; proposer aux troupes quelques arrangements comme le fait Monsieur Dodo Koné, l’actuel Directeur du Palais qui y a programmé déjà des troupes de théâtre . Si celles-ci y jouent avec une publicité conséquente, le public suivra forcement. Encore que la salle Kodjo Ebouclé réservée au théâtre qui avait été saccagée lors des tristes événements devrait assez rapidement être restaurée. Je me souviens qu’à l’époque en 1985, quand des comédiens chevronnés comme Bitty Moro , Kodjo Ebouclé,Thérèse Taba, Matthieu Attawa… jouaient ‘’On se chamaille ‘’ c’était à guichet fermé. Il y avait autant de monde dans la salle du Théâtre de la Cité que dehors . Et ce monde repartait tout déçu, faute de places disponibles…Mais ces comédiens ont dû arrêter au bout d’une quinzaine de représentations pour des problèmes de répartitions de cachet avec le Ministère de la Culture qui avait alors produit le spectacle…
Votre pièce de théâtre « On se Chamaille pour Un Siège » semble être éternellement d’actualité.
Elle a été écrite en 1981 ; ça fait 30 ans et elle semble, hélas, encore en effet d’actualité ! Le thème de la lutte pour le pouvoir, de l’amour et de mort, sont éternels, indémodables. Tant qu’il y aura des hommes habités par de furieuses passions liées à la quête du pouvoir ou à l’amour, les textes qui en parlent seront toujours actuels. Voyez « Antigone » de Sophocle écrit dans l’antiquité qui allie ces deux thèmes !
Vous avez une fois dit que cette histoire vous a été inspirée par un fait qui s’est déroulé à Man je crois…Pourtant on a l’impression que vous peignez le monde politique ivoirien du moment.
L’histoire se serait déroulée en effet dans la région de Man lors des élections législatives de 1980. A la faveur de la libération partielle de la vie politique qui autorisait des choix libres au sein de la même famille politique du PDCI, un ancien député aurait eu maille à partir avec sa fille qui a envisagé aussi de briguer le siège de sa circonscription. Dans un contexte où l’ordre ancien et les préjugés avaient la vie dure, c’était un crime de lèse-majesté. En tout cas, à Man où j’étais nouvellement affecté en tant que jeune enseignant, j’avoue que j’étais témoin d’une période très mouvementée. Ces conflits qui avaient du reste éclaté un peu partout en Cote d’Ivoire étaient des prémices des joutes électorales à venir plus rudes et plus violentes, à l’échelle nationale.
Dans On Se Chamaille pour un siège, le personnage de Djinan est d’un grotesque incroyable…
Non je ne crois pas qu’il soit un personnage vraiment grotesque ... Djinan a le mérite de mettre le pied dans le plat. Il dit tout haut ce que d’autres disent tout bas. Disons que c’est une forte gueule, une espèce de fou du roi. Bon, par moments j’ai usé de la caricature, je vous le concède ; Djinan n’a pas perçu les véritables enjeux des élections, comme d’ailleurs beaucoup de personnes. Voyez-vous, le théâtre a aussi la manie d’exagérer les traits pour mieux frapper l’imagination du lecteur ou du spectateur.
Comment ce livre a été retenu sur la liste des œuvres au programme au secondaire ?
Je ne suis pas dans le secret des dieux. C’est le ministère de l’Education Nationale qui décide des œuvres à retenir au programme scolaire. Et dire qu’il m’a fallu convaincre l’éditeur en 2007, au départ réticent à publier cette œuvre, arguant que le théâtre se vendait mal. Elle a fini par le faire sur mon insistance, et l’année suivante l’œuvre fut retenue.
Pourquoi avez vous mis un quart de siècle avant de publier cette œuvre pourtant primée en 1982 ? Est-ce par faute d’éditeurs ?
Non. Ils me faisaient plutôt la cour. Mais j’étais plutôt agacé par les grands éditeurs de la place qui recherchaient les auteurs et les textes tout faits. (…)
J’ai décidé de la faire paraître dans une petite maison d’édition Vallèsse, pas du tout connue à l’époque, et qui avait pris l’engagement de publier d’autres pièces de théâtre comme je le souhaitais. Elle a publié par la suite « L’Ordonnance » de Soro Guéfala également au programme scolaire. Je m’en félicite déjà.
J’avoue que les collégiens adorent votre livre. Selon vous, qu’est ce qui les attire ?
Beaucoup d’enseignants me disent que l’œuvre intéresse énormément les élèves. En effet quand je suis invité dans les écoles, j’y suis accueilli comme une star (rire). Cela n’est pas pour me déplaire. Plusieurs élèves et enseignants m’avouent qu’ils sont sensibles à l’humour, aux caractères trempés de certains personnages et à l’histoire qui est encore actuelle … Je voudrais, si vous me le permettez, vous signaler que la pièce est étudiée non seulement dans les établissements publics mais aussi dans les établissements confessionnels, catholiques, protestants, etc. A la suite de l’Université d’Abidjan, la pièce est étudiée à l’Ecole normale supérieure. J’en suis heureux !
Parlez nous de l’image de la première couverture…
J’ai voulu changer un peu ; j’ai souhaité une couverture sur laquelle figure une caricature. J’ai dit au dessinateur ce que je voulais ; il m’a fait une première proposition trop réaliste, je lui ai conseillé de la revoir, ce qu’il a fait. C’est vrai que le dessin semble quelque peu prophétique.
Votre pièce « On se chamaille pour un siège » est jouée ces derniers moments par une troupe…
C’est la troupe « Nzrama Théâtre » de Madame Lucie Dagry qui reprend en ce moment la pièce ; le spectacle pour les élèves fait le plein, les salles sont archi-bourrées. Cependant en ce qui concerne les soirées pour le grand public, il y a un hiatus ; en dehors de la première qui s’est déroulée il y a quelques semaines de cela devant une public important, je crois savoir que pour les autres spectacles programmés, il n’y a eu aucune publicité, ni dans les journaux, ni à la radio encore moins à la télé ! Alors comment savoir s’il y a spectacle ? Problème.
Mais le ministre de la Culture et de la Francophonie Maurice Bandaman envisage de soutenir une tournée nationale du spectacle monté par la troupe, dans le cadre de la Réconciliation, en le faisant sillonner tout le pays avec un chapiteau ! Ce serait très bien pour cette troupe qui se doit de peaufiner davantage le spectacle que le public apprécie; je voudrais pouvoir donner quelques conseils sur la mise en scène.
Dans le livre collectif Paroles de Côte d’Ivoire pour Haïti, j’apprends dans le chapeau qui introduit votre texte que vous ne vous souciez pas de publier vos manuscrits.
Quand un texte est bon, inspiré, il n’est pas soumis au temps ; il est atemporel. À l’époque, des inspecteurs de le l’éducation nationale, chargés de la pédagogie, m’avaient prié vivement de les faire publier. J’ai marqué le pas.
Mais il me semble que le moment est venu de le faire, parce qu’ils sont en effet d’une actualité brulante. Outre ‘’On se chamaille », il y a aussi « Chut ! Ca couronne » coécrit avec Tiburce Koffi en 1984 primée dans le cadre du théâtre scolaire et universitaire que le Jury à l’époque présidé par le Pr Zadi Grékou avait qualifié de « grand classique ».
Vous n’êtes pas seulement dramaturge. Vous êtes aussi poète.
Merci d’apprécier ma veine poétique. Je suis venu à l’écriture par la poésie. Déjà au collège et Lycée j’écrivais des poèmes. En 1973, si j’ai bonne mémoire, j’ai obtenu en seconde le 1er Prix de Poésie organisé par le Lycée Classique d’Abidjan où j’étais élève. Mes poèmes ont figuré plus tard dans les revues littéraires et scientifiques de l’université d’Abidjan grâce au professeur Zadi Zaourou, lui-même poète, quel poète ! qui appréciait mes poèmes. Il m’appelait « poète », quel honneur.
Votre texte dans : « Des mots de Côte d’Ivoire pour Haïti » est fabuleux…Comment vous êtes venu l’idée de rapprocher Haïti à notre pays.
Il y a des points de similitudes entre ces deux pays : l’Afrique, la France, la présence de son armée, les leaders nationalistes, les patriotes, les guerres fratricides ; les morts , les déportations…
Dès les premières lignes, vous semblez ne pas vouloir savoir quoi dire…et puis l’inspiration atteint des sommets superbes…
A vrai dire, je suis sincère quand j’écris que je ne savais pas trop quoi dire. Il faut préciser que j’avais été assez tardivement informé du projet et du dépôt des textes. C’était à moins d’une semaine de la date de clôture. Et puis je trouvais paradoxal qu’on me demande d’écrire sur Haïti alors que mon pays était secoué par la guerre. Puis je me suis dit : pourquoi ne pas en profiter pour parler aussi de mon pays et qu’après tout Haïti c’est aussi l’Afrique, la Côte d’Ivoire. Et voilà.
Pensez vous que la littérature ivoirienne est toujours au niveau où l’avaient hissé Dadié, Kourouma, Adiaffi et Bandaman ?
Pas vraiment. Dadié, Kourouma, Adiaffi ont fait vraiment fort. Je ne classerai pas Maurice Bandaman dans le groupe de ces ainés. Parce qu’il est plus jeune et qu’il continue d’écrire, heureusement. Il ne faut pas déjà trop l’encenser ; il a encore à prouver. Mais j’avoue que j’avais vraiment admiré son texte : « Le fils de la femme mâle ». J’avais dès la parution de ce beau texte fait une critique élogieuse sur sa qualité dans les colonnes de Fraternité Matin. J’avais eu raison, l’œuvre lui a valu le Grand Prix littéraire d’Afrique.
Après ces aînés, le grand roman était quelque peu à la traine ; mais il y a quelques frémissements prometteurs bien sûr avec Maurice Bandaman,Tiburce Koffi,Tanella Boni, Véronique Tadjo qui sont sur la bonne voie. Dans le genre poétique, il me semble que les textes Zakwato de Azo Vauguy et Morsures d’Eburnie de Henri Nkoumo sont de belle facture. Cet ouvrage collectif publié en 2009 par Vallèsse, sur mes recommandations, contient les textes poétiques les plus forts selon moi depuis « D’éclairs et de foudres » de Jean Marie Adiaffi. Si j’étais éditeur j’inciterais ces auteurs là à écrire aussi des romans ; parce qu’ils ont une écriture tourmentée et torturée qui pourrait tout à fait convenir au genre.
Mais les genres qui me donnent beaucoup de satisfaction ce sont la biographie et l’essai. Les œuvres dans ces catégories de Frédéric Grah Mel et de Serge Bilé sont de très belles factures.
Un écrivain est ministre de la culture…Quel est l’avantage ?
Ah ! Maurice Bandaman. Ecrivain et ministre , on ne peut trouver mieux ! Il en a conscience, parce qu’il a fait de l’année 2012 l’Année du Livre. Il s’attèle à prendre des mesures et des décisions en faveur du secteur du livre. Mais avant lui, il y avait Bernard Dadié et Zadi Zaourou. Je dirais aussi Henriette Dagry Diabaté, qui est auteur de biographies et d’essais. On a tendance à l’oublier. Ce fut tous de bons ministres de la Culture. Je dois avouer, toutes considérations idéologiques et politiques mises à part, Dagry Diabaté m’a laissé une très forte impression. Je crois que Bandaman qui fut un des ses collaborateurs à l’époque ne peut que suivre ses traces, aller plus loin, je l’espère. Le fait qu’il ait renforcé la présence des écrivains ivoiriens au dernier Salon du livre de Paris est de bon augure ! Une autre chose intéressante avec Bandaman ; il n’a pas fait de chasse à la sorcière…
Votre dernier mot ?
La culture est le socle du développement ; et le livre en est un maillon majeur. L’un des soucis du ministre de la Culture et de la Francophonie est de faire en sorte que les artistes vivent de leur art. Quand on parle de piraterie en Cote d’Ivoire, les gens se focalisent et se limitent exclusivement aux CD des artistes musiciens. Les livres sont malheureusement piratés. Surtout les œuvres au programme scolaire (…) Le ministre de la Culture et de la Francophonie est décidé à résoudre ces problèmes. En outre, ajoutez à cela que les droits d’auteur ne sont pas toujours correctement versés aux auteurs par certains éditeurs…Le nouveau Président de l’Association des Ecrivains Josué Guébo a du pain sur la planche !
Interview réalisée par
ETTY Macaire
Critique littéraire
in LE NOUVEAU COURRIER du 20/04/2012 à abidjan
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