LE SANCTUAIRE D'ETTY MACAIRE

Le livre raconte le bref mais enrichissant itinéraire d’un bébé. De sa venue au monde à son enfance.

A travers ses yeux de chérubin particulièrement curieux, il nous est donné à découvrir son univers, où dansent joliment des choses et des êtres. Chaque instant et chaque jour qui s’égrènent, s’ouvrent, à son esprit éveillé, les pages du livre de son microcosme. Les êtres humains, ses semblables en grandeur nature, les éléments de la nature, les appareils électroménagers… Un petit trésor de découvertes qui occupent son environnement de bébé.  Ainsi sa curiosité spécialement vive est mise à contribution. De la première page à la dernière, une kyrielle de termes chantent la soif du savoir et la curiosité du bébé, le personnage principal du bouquin : « comprend » (p12), « découvrir » (p12), « éveillé », « observe » « curieux » « intéressé » (15) « envie » (p16), « observations » « regarde » « découvertes » (p18) « redécouvre » « aperçoit » « émerveillé » (p19) « découvert » « voit » « regarde » « découvrir »(p25), « curiosité » « découverte », « découvrir » (p26). Le surnom attribué au héros  à savoir « le bébé curieux » est un bel hommage à l’esprit d’observation. Claire porquet célèbre ici la curiosité enfantine en la présentant comme un facteur de connaissance, d’édification personnelle.

La lumière qui éblouit l’enfant, à sa naissance, semble figurer la connaissance, épine dorsale de la vie humaine qui se veut perfectible. Cette connaissance, qui se veut quête quotidienne, relève à la fois de l’envie de savoir de l’enfant et du devoir des géniteurs. Les sujets (animés ou inanimés) qui garnissent l’environnement immédiat du bébé, en effet, jouent un rôle déterminant. Leur présence et leur choix incombent aux parents qui doivent faire preuve de tact en tenant compte de la valeur des objets de l’univers immédiat du bébé. Cela est d’autant plus important que sa personnalité se construit dès l’enfance au contact des éléments qui s’offrent à son champ de vision. Autant la présence humaine développe son affectivité autant la découverte de  la flore et des animaux participe à sa culture générale. Quant aux jeux, ils occupent une place de choix dans la sensibilité et les goûts du bébé appelé à grandir. Le spectacle du soleil levant que la mère offre à Nanou, est d’une grande originalité et corrobore l’importance de la conscience artistique dans la construction de la personnalité du bébé.

Des phrases simples ; des images qui parlent ; des couleurs variées. Un cocktail qui consacre l’attrait et la richesse du livret. L’insertion des pages à but pédagogique dans la seconde partie du livret achève de convaincre du savoir faire de l’auteur.

A la page 26, comme une moralité qu’on tire à la fin d’une fable, Claire Porquet, pédagogue expérimentée, affirme sur un ton didactique : « vivre sans découvrir, c’est vivre sans savoir. Alors comme Nanou…, interrogeons papa et maman pour mieux comprendre ce qui nous entoure, ce qui nous est inconnu ». Un message qui s’adresse directement aux enfants, potentiels lecteurs de « Nanou, le bébé curieux ». Si ce livre se veut un livre sympa, original, ludique et instructif, le lecteur attentif ne manquera pas de constater l’absence troublante de la figure rassurante du père du microcosme de Nanou.

Après « Nanou, le bébé curieux » et « Nanou chez le dentiste » parus chez Frat Mat éditions, Claire Porquet poursuit la saga de Nanou avec successivement la publication prochaine de « Nanou au Zoo », « Nanou à la plage » et « Nanou à Agboville ».

ETTY Macaire

Claire Porquet, Nanou le Bébé Curieux, Frat Mat éditions, Abidjan, 2011