LE SANCTUAIRE D'ETTY MACAIRE

LE SANCTUAIRE D'ETTY MACAIRE

LIVRE: "D'UN MÂLE QUELCONQUE" DE JOSUE GUEBO/ LE SOUVERAIN MYSTERE DE LA POSESIE ET DU SENS

 

 

 

Livre : «D’un Mâle quelconque» de Josué Guébo
Le souverain mystère de la Poésie et du Sens

Par MARC-LAURENT TURPIN


 

Que faire du langage poétique lorsqu’il hante l’esprit comme un fantôme dans son château de pierre ? Comment mettre au diapason les fréquences de notre sensibilité qui palpitent à la lecture des poèmes de Josué Guébo, pour que notre pensée moderne puisse en supporter la teneur ? L’encre de l’auteur de «D’un Mâle quelconque» transcrit des sentiments qui appellent la participation du lecteur à leur décodage. Guébo puise dans ses nasses un lexique imagé et simple qu’il place au centre de son écriture, accommodant ainsi à sa propre imagerie des critères universels capturés à la source de la pensée même.

Quelle attitude suffisamment pointue faut-il concevoir à la lecture de ce recueil pour que chacun se retrouve maître de soi, et seul à l’être ? Par chance, cette difficulté a été prévue par la Vie ! L’Invisible qui anime nos consciences a mis tout son pouvoir en vue de forger une compréhension-modèle partageable par tout le monde. En cela, un Principe d’Unité existe dans l’œuvre de Guébo, dont il faut alpaguer l’ombre portée...

Apophtegmes sentences, faits et gestes recueillis par le maitre-sentiment qu’est l’Amour. Car c’est bien de l’Amour dont parle « D’un mâle quelconque ». Supérieurement alerte et toujours empreint de mystères. Brefs et incisifs, ces éclats de mots jetés dans ces pages, agissent sur l’esprit par séduction poétique. Ils sont magnétisés en profondeur par des archétypes tout puissants ! Oui, la plume de Guébo a la coquinerie de montrer comment elle travaille à la faveur de ceux qui savent entendre. L’auteur s’applique à en surveiller dans le très fond de son âme, la sublime mise en oeuvre. Rien n’est plus fascinant que découvrir et mesurer la rigueur de ses inspirations...

Aucune forme de poésie n’existe pour enseigner les critères qui forment la cohérence de la Vie. S’il en était ainsi, s’en serait fini et de la poésie et des poètes ! Pour s’en approprier les valeurs, il n’était d’autre solution que les redécouvrir à titre personnel, au moyen sévère d’une rigoureuse fréquentation des textes fixés par symboles, litotes, allégories, allusions et métaphores. Car dans les livres soucieux de sauvegarder le canon de la sagesse, les critères relevant des principes de vérité sont naturellement exposés dans le langage le mieux adapté à cette période de l’évolution humaine : le symbolisme.

Pour qui vivait de plain-pied avec ce mode de penser, il n’était certainement pas impossible d’en saisir les produits, mais le symbole demanda toujours l’exégèse pour libérer le message qui l’habite. Une opération de décryptage s’impose donc, que l’adepte doit réaliser par lui-même sans qu’aucune directive ne lui soit donnée concernant la méthode à suivre. Nous n’en sommes plus là. Le travail d’élévation conceptuelle définissant les archétypes en fonction dans le Réel visible et invisible a été réalisé. La démocratisation de l’outil à penser est désormais assurée. L’accès à la forme symbolique n’est plus ce qu’elle était. Là où il fallait jadis, s’enfoncer dans les fosses profondes du symbolisme pour atteindre le secret, il est aujourd’hui possible de pousser le portail qui donne sur la cour où s’exposent ces valeurs éternelles et immuables.

Aujourd’hui, la pensée en direct triomphe, celle qui déclare ce qu’elle veut dire ! Le symbole lui, exige qu’on travaille pour l’amener à avouer ce qu’il montre à demi, la poésie y concourt brillamment. Mais les deux formes d’expression ne cohabitent pas aisément.

La poésie répond à une phase de jeunesse, inscrite dans la logique cérébrale. C’est pourquoi elle apparaît naturellement à l’aurore de l’oeuvre de notre auteur comme mode d’expression personnelle. Mais comme le Temps ne passe pas en vain, ni dans les êtres individuels, ni dans les cycles civilisateurs (C’est lui qui est responsable de la rupture survenue entre le avant et le après-symbolisme). Il conviendra alors que la poésie de Guébo dans sa forme imagée d’expression, véhicule un mystère qui voyage dans nos mémoires comme une promesse faite à ceux qui sauront le chasser. Peut-être même qu’il est du devoir du lecteur d’en récupérer les formules afin de se faire dire à haute et intelligible voix le message qui est désigné comme prometteur d’avenir.

Affaire de mémoire ? Certes, mais aussi de réhabilitation. Ces données, que l’esprit ne cesse pas d’exciter dans nos têtes, ou les reprendre, dans la circonstance qui est aujourd’hui la nôtre, au terme du cycle civilisateur finissant ? Il nous faut lancer le fil dans les eaux où se sont attardées les vérités saisies jadis par les capacités symboliques de la conscience. Guébo nous en montre la geste merveilleuse. Une pensée tout juste codée qui gobe la direction adéquate à son message, prête à chaque instant à rompre avec son propre style. La poésie de Josué Guébo cesse d’être symbole et devient évidence. La transformation n’a rien de hasardeux : elle correspond au programme cérébral qui agit en toute unité. Mais qu’elle soit obtenue et il y a lieu d’affronter le changement !

C’est à cela même que nous convie l’auteur de ce recueil, dans un franc déroulé d’une prose à cheval sur deux temps d’expression.

Josué Guébo, 
"D'un mâle quelconque"
recueil de poésie
82 pages
16,00€
www.apopsix.fr

 

http://www.100pour100culture.com/archives/44/guebo/index.htm



16/10/2011
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