La littérature pour enfant est loin d’être un jeu puéril !
Croyez-moi, la littérature pour enfant ou la littérature de jeunesse n’est pas un jeu puéril, comme certains pourraient le croire. Il faut une sacrée dose d’intelligence et de la délicatesse pour réussir à écrire de bons livres pour enfants !
Les plus grands auteurs pour enfants, sur le plan universel, ont été ou sont pour la plupart de grands intellectuels. Bon nombre d’entre eux ont fait de sérieuses études universitaires à l’instar du célèbre auteur de contes du 17 siècle : le français Charles Perrault, qui a signé « La Belle au bois dormant » et « Le Petit Chaperon rouge ». Celui-ci obtint une licence de Droit et fut avocat et membre de l’académie française ! Jocob Grimm et Wilhem Grimm, écrivains allemands du 19 siècle, coauteurs de « Blanche neige et les sept nains » furent d’éminents linguistes et (académicien pour le second) dans leur pays. Jeanne Marie Leprince de Baumont qui avait donné vie au 18e siècle à « La Belle et La Bête », pour sa part, fut une éminente pédagogue et journaliste.
Sans avoir suivi de hautes études, Jean de La Fontaine de « La cigale et la fourmis », célèbre fabuliste du 17 siècle, lu aussi bien par les enfants que par les grands, avait fréquenté assidument les célèbres salons littéraires de son époque et siégea à l’Académie française ! De grands écrivains du 17e siècle ont aussi écrit des textes pour enfants ; à l’image de l’espagnol Miguel de Cervantes Saavedra , père de l’increvable « Don Quichotte » et Alexandre Pouchkine considéré comme le plus grand auteur que la Russie ait jamais enfanté (lisez-donc son immense roman-poésie Eugene Oneguine !) Il compte dans sa bibliographie des nouvelles et des contes pour la jeunesse (le Cavalier de fer entre autres).
Chez nous, en Côte d’Ivoire, deux dames universitaires, excellent dans la littérature de jeunesse : Fatou Kéita et Véronique Tadjo, toutes deux professeurs d’anglais. Gina Dick, une spécialiste du genre, enseigne également l’anglais.
Les monstres sacrés de notre littérature ne se sont pas trop aventurés dans cette province, à l’exception de Bernard Dadié (avec ses contes, et quelques-uns de ses poèmes…)
Il faudrait bien que les écrivains ivoiriens s’y mettent. Mieux que personne, ils sont à même d’offrir à notre jeunesse désorientée des œuvres en prise directe sur nos réalités. Nos enfants ont plus que besoin de livres qui leur racontent et leur parlent de choses qui les concernent, tout en s’ouvrant sur l’extérieur ! Il faut y aller ! Pour ma part je suis de plus en plus fasciné par cette littérature là…J’aimerais écrire des œuvres qui transcendent toutes les générations ; lues et par les enfants et par les adultes à la façon du merveilleux « Petit Prince » de l’aviateur Antoine de Saint Exupéry ; un texte qui vole très haut…
Hyacinthe KAKOU
Critique littéraire-écrivain
In le Nouveau Courrier du 25 octobre 2013
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