La Côte d’Ivoire fait des bulles
La BD ivoirienne compte beaucoup de talents en matière de neuvième art. Certains ont fait leurs armes en suivant une formation rigoureuse à l’école des beaux-arts d’Abidjan. Comme Groud Gilbert, auteur de « Magie noire » publié par Albin Michel et Benjamin Kouadio publié par Les Editions L’Harmattan(Paris). On peut aussi citer Kan Souffle, Aka Gnoan Maxime alias Mendozza, Zohoré Lassane. (…) D’autres dessinateurs l’ont appris sur le tas. Entre autres Illary Simplice, rédacteur en chef de Gbich et auteur de Tommy Lapoasse, un inconditionnel de Zohoré Lassane et de son style graphique qui a fait du « Zohorisme » son cheval de bataille. Et cela lui réussit bien.
Le magazine Gbich a permis de mettre en lumière certains talents qui étaient encore sous le boisseau. D’autres dessinateurs sont encore sont tapis dans l’ombre. Casaniers à souhait. C’est une des raisons de la création sur Facebook des groupes Bande dessinée ivoirienne et Bande dessinée africaine pour la vulgarisation du travail d’auteur. L’initiateur est Benjamin Kouadio, auteur de John Koutoukou « Responsable irresponsable ». Mais très peu d’auteurs ivoiriens de BD s’y intéressent vraiment.
Le neuvième art ivoirien a un avenir certain. C’est sûr. Encore faut-il que des actions concrètes soient menées pour révéler ces auteurs qui sont quasiment méconnus. L’on doit la renommée d’auteurs comme Lacombe le créateur de Zézé à un magazine comme Ivoire Dimanche et Jess Sah Bi, auteur des Zirigbis, à Fraternité Matin. La Côte d’Ivoire regorge d’auteurs qui ne demandent qu’à avoir des espaces pour s’exprimer. Les maisons d’édition doivent prendre le risque d’investir dans la BD. C’est un secteur inexploité, encore vierge. Le seul quotidien qui faisait la part belle à ce médium était Fraternité Matin.
Malheureusement, ce journal ne diffuse plus de BD depuis ces dix dernières années comme par le passé. Et c’est dommage pour les lecteurs férus de bandes dessinées et aussi pour les auteurs. Les journaux européens et même ceux des USA accordent une place de choix aux strips suivis par des millions de lecteurs. Les bandes dessinées font marcher les journaux dans lesquelles elles sont publiées. L’auteur gagne en notoriété, même si le succès pécuniaire n’est pas de mise dans l’immédiat. L’on se souvient du fameux « sourire du jour » de Zohoré. La première des choses que la plupart des lecteurs lisaient en premier était ce strip.
Ailleurs en Europe, au Japon, aux Etats-Unis, la bande dessinée est une véritable industrie dans laquelle chacun y trouve son compte. Pourquoi pas en Afrique ? C’est un art à part entière, le neuvième dans la classification des arts. Au même titre que le cinéma, la musique et autres.
Une volonté politique aiderait ce secteur à éclore et à participer à sa manière à porter haut l’étendard de la Côte d’Ivoire au même titre que les athlètes, les sportifs, les musiciens.
Benjamin Kouadio
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