LE SANCTUAIRE D'ETTY MACAIRE

LE SANCTUAIRE D'ETTY MACAIRE

RENCONTRE AVEC OUMAR N’DAO, L’auteur de « C’est Idiot d’Aimer »

 

Journaliste de formation, Oumar N’Dao est enservice à Go Média et Gbich ! Editions… Journaliste et écrivain, « C’est Idiot d’Aimer » est son deuxième livre.

 

 

De plus en plus nos journalistes des magazines people s’intéressent à la création littéraire…une raison particulière ?

Je ne me considère pas personnellement comme un journaliste people. Et je suis passé de la création littéraire au journalisme, et non l’inverse. Donc, je ne saurai répondre à votre question.

 

J’aime bien le titre de votre recueil de nouvelles « C’est Idiot d’Aimer ». Comment l’avez‑vous trouvé?

Ce n’était pas le titre, au départ. C’est quand j’ai relu le manuscrit que je l’ai choisi. Parce qu’après lecture on se dit que c’est quand même idiot non, l’amour. Idiot dans le sens d’absurde. Mais déjà, je signale que ce livre n’est en aucun cas une invitation à cesser d’aimer.

 

De votre premier livre « Corps et Âme » à ce second « C’est Idiot d’Aimer », pensez‑vous avoir acquis des expériences ? Quel est le livre qui vous a le plus causé de difficultés ?

Pour le premier volet de votre question, je dirai oui. A force de me gaver de livres, et en tenant compte des critiques faites sur mon premier livre, j’ai essayé de m’améliorer. Pour ce qui est du livre qui m’a causé le plus de difficultés, je dirai que c’est le premier. Pour le second, je suis devenu plus discipliné. Et j’ai pris tout mon temps.

 

Seulement quatre nouvelles dans votre recueil, c’est vraiment peu…un manque d’inspiration ?

En fait, j’avais prévu six nouvelles pour ce livre. Mais la maison d’édition a préféré n’en garder que quatre, par rapport au format retenu. Non, ce n’est pas un manque d’inspiration pour ce cas précis. Même si je suis parfois en proie au vertige de la page blanche…

 

Crime, sexe, amour torturé …Votre souci n’est‑ce pas simplement de vendre ?

Je suis plutôt surpris par cette question.  Quand je commence à écrire une nouvelle, je ne me demande pas : « Oh lala, qu’est-ce que je pourrais bien écrire pour vendre le maximum ? » Non, je suis mon inspiration.  J’aime ce que je fais. J’éprouve du plaisir à écrire. Sachez seulement que l’argent n’est pas ma première motivation. Mais vous ne croyez pas que ce serait formidable si les auteurs pouvaient vivre aussi de leurs œuvres ? En ce qui me concerne, je peux vous avouer que ce livre se vent bien et ce n’est pas moi qui vais m’en plaindre.

 

Le monde que vous peignez est violemment sombre, on a l’impression que vos personnages sont pris au piège des vices de ce monde.

Ils le sont effectivement. Comme bon nombre d’entre nous. Nous sommes faits de chair. On ne peut pas empêcher les humains de sentir mauvais. C’est vous dire que je n’ai rien inventé.

 

Vos histoires dégagent un pessimisme écœurant…Dans la première nouvelle La Wolosso du net sème le SIDA pour se venger, dans la deuxième nouvelle (Dans les griffes de « T ») Cathy est obligée de se prostituer, dans la troisième nouvelle (c’est idiot d’aimer) etc. ..L’humanité serait‑elle totalement déshumanisée ?

Je ne sais pas pourquoi, mais le mot écœurant me gène.  Et je ne suis pas tout a fait d’accord. Prenons la nouvelle Dans les griffes des T, Cathy a été entrainé dans un univers pas facile et est tombé dans le piège de la prostitution. Mais, elle arrivera à s’en sortir, et à reprendre gout à la vie, grâce à l’amour d’un homme. Je crois que ça attenue quelque peu ce pessimisme dont vous parlez. Le tueur de Biétry essaie seulement de montrer à quoi le désamour peut conduire… Non, l’humanité n’est pas totalement déshumanisée. Seulement, nous portons souvent des masques pour dissimuler notre vrai moi qui n’est pas toujours beau à voir.

 

Alors dites‑nous quel est le message que vous avez voulu faire passer ?

J’essaie juste à travers ces différentes nouvelles, d’ôter quelques masques… Et de montrer le nombre de choses complètement déraisonnables qu’on dit et croit parfois faire par « amour ».

 

Je note que vous tirez votre inspiration de votre environnement…je veux dire le monde de la presse, de la nuit, de la mode, des enquêtes…Je me trompe ?

Non, vous avez vu juste… Cela s’explique par le fait que c’est presque mon environnement naturel.

 

Dans la nouvelle 3 intitulée « C’est Idiot d’Aimer », vous faites preuve d’innovation dans la composition en mêlant journal intime et flash‑back…un mot sur cette composition ?

Je crois malheureusement que cette composition a dérouté pas mal de lecteurs. Sur ma page Facebook, certains m’ont dit avoir du relire la nouvelle, pour comprendre… Ce n’est pas forcément une bonne chose. Mais je me suis dit qu’il fallait être le moins linéaire possible.

 

Votre livre est dépourvu d’annotations, alors qu’il faut être ivoirien pour déchiffrer des mots tels que « wolosso », « enjaillement », « zouglou » « l’aéroport FHB » « wôrô‑wôrô » etc.

Vous avez raison, il en aurait fallu pour le lecteur non Ivoirien. Mais pour ce qui est du mot « zouglou »…

 

Pourquoi devons‑nous lire « C’est Idiot d’Aimer » ?

Parce que c’est toujours bon de lire un livre, de temps en temps. Et parce que je crois qu’au delà du plaisir de lire, le lecteur y trouvera peut-être quelque chose qui pourrait lui servir…

 

Y a-t-il une question à laquelle vous auriez voulu répondre que je n’ai pas posée…

 Non, je ne crois pas. Peut-être une à retirer… Non, je plaisante. Juste peut-être ajouter que je travaille actuellement sur un roman intitulé OVERDOSE, qui paraitra certainement en début de l’année prochaine, inch’allah.

 

Interview réalisée par

ETTY Macaire

Publié dans le ouveau Courrier du dix sept février 2012

 

 

 

 



17/02/2012
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