LE SANCTUAIRE D'ETTY MACAIRE

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« La veuve dorée » de Sylvestre Ourega : Quand une femme se révolte contre les rites rétrogrades

 

La Veuve Dorée est un roman de 154 pages publié aux éditions Balafons. L’auteur Sylvestre Ourega est professeur d’anglais de formation. Mais depuis quelques années, au sein du Centre National de Formation et de Production de Matériels Didactiques, il s’est mué en concepteur de manuels scolaires. Lorsque le pédagogue qu’il est prend la plume c’est pour participer à l’éducation de la masse.

 De quoi est-il question dans ce roman sien ? Malgré la modernisation et l’évolution des mentalités, certaines pratiques rétrogrades continuent de ralentir la marche des Africains vers des lendemains meilleurs. Parmi ces pratiques figure la cérémonie du veuvage de la femme. Ici le mot cérémonie prend le sens d’une série d’épreuves infligées à la femme. Accusée d’avoir tué son époux, elle est soumise à des rites effroyables et à des humiliations les plus inimaginables, allant jusqu’à la dépossession de tout ce qu’elle a acquis avec son époux de son vivant. Mais pour Nafiassou l’héroïne du livre, vaut mieux briser les chaines que subir l’ignominie. Le choix n’est pas sans risques. Le combat est rude, parsemé d’embûches. Les membres de la belle-famille, n’allaient pas la laisser à son aise. Nafiassou triomphe des épines. Elle assure à ses enfants une éducation. Remariée à un homme, elle fleurit comme une plante arrosée par une pluie salvatrice.

Le roman « La veuve dorée » est un regard lucide sur la société africaine en proie à des tâtonnements. Il se veut aussi un hommage, un encouragement, à l’amour, au pardon, à la tolérance. Le livre est bâti sur le modèle d’un conte où le personnage principal incarnation du bien, brimé, balloté finit par triompher. La chute du livre revêt les propriétés d’une moralité.

Le récit de Sylvestre Ouréga du point de vue de l’écriture n’emballe pas le lecteur. Plus grave : des coquilles ont échappé à la vigilance de l’auteur et du correcteur de sa maison d’édition. Ce roman, d’un point de vue esthétique, n’ose aucune de ces transgressions qui font les grands livres. La narration est docile, le vocabulaire simple, la syntaxe est soumise.

 

Etty Macaire

La veuve Dorée (Sylvestre Ouréga), roman, éditions Balafons, Abidjan

 

in Le Nouveau Courrier du 6 novembre 2013



09/12/2013
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