Interview/ Essie Kelly, écrivaine et animatrice culturelle
« Odwira ou Les Ecueils d’une Vie de Bonne » est son premier roman. Elle s’appelle Essie Kelly. Son absence du dossier des « noms qui ont fait bouger le livre en 2013 » a été remarquée et pour cause. Elle peut s’enorgueillir d’avoir participé à travers son concept « Les Mots de L’Ombre » à l’animation du monde littéraire ivoirien l’année écoulée. Absente du pays, nous n’avons pas pu avoir les informations dont nous avions besoin pour l’honorer. Finalement, nous avons pu par la magie du net la rencontrer. Ouf ! Entrevue.
Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Bonjour, je suis Essie Kelly, je suis une auteure ivoirienne. Je suis notamment l'auteure d' « Odwira ou les écueils d'une vie de bonne », un triptyque littéraire dont le dernier tome sera présenté au public au mois d’avril 2014.
Vous êtes écrivaine mais aussi organisatrice de rencontres littéraires. Permettez-nous de découvrir ces deux aspects de votre personnalité.
L'écriture est ma passion, j'aime créer des univers qui me permettent de captiver les lecteurs, de les faire voyager mais aussi d'attirer leur regard sur des faits de société.
L'idée d'organiser des rencontres littéraires, que j'ai baptisé « Les mots d'Ombre », m'est venue lorsque je me suis rendue compte du nombre d'auteurs africains peu connus. Ayant étudié dans une école française, où il était donné aux auteurs africains une place très minime, j'ai dû moi-même m'y intéresser. J'ai fait des recherches et commencé à agrandir ma culture Nègre si je puis dire. J'ai découvert un patrimoine littéraire riche qui n'avait rien à envier à l'étranger. La culture africaine est vaste et nous avons tant à apprendre. Les livres permettent de conserver des pans de cette culture et de les transmettre ensuite aux autres mais aussi aux générations à venir. Faire des rencontres littéraires m'est apparu comme un moyen de pouvoir faire connaître cette littérature, de la partager mais aussi de discuter avec d'autres personnes en échangeant nos idées et nos visions sur la littérature. C'est une façon de donner et de recevoir car le partage nous enrichit.
Concernant vos événements littéraires. Quel bilan faites-vous de tout ce que vous avez fait en 2013 ?
Je fais un bilan positif. Etant donné que c'était la première édition, je ne m'attendais pas à rencontrer autant de personnes. Des passionnés de tout âge à l'esprit vif et dynamique. J'ai été agréablement surprise par la teneur des débats qui ont permis à chacun de s'exprimer mais aussi d'écouter et d'apprendre. Encore, la présence régulière de Monsieur Josué Guébo, président de l'AECI (Association des Ecrivains de Côte d'Ivoire) et de Monsieur Henri N'Koumo a été un soutient de poids qui m'a beaucoup encouragée.
Je regrette cependant qu'il n'y ait pas eu plus d'auteurs ivoiriens à cet événement. C'est une occasion importante de pouvoir rencontrer, en tant qu'actrice de la culture ivoirienne, des personnes à qui l'on s'adresse à travers nos œuvres. Mais je suis sûre que pour la seconde édition qui débutera au mois de mai, nous serons bien plus nombreux.
Quels sont les soutiens financiers dont vous avez bénéficié pour réaliser tout ce boulot ?
C'est un projet que j'ai financé sur fonds propres. Cependant, du fait que la galerie d'art « Le miroir de l'âme » ait gracieusement mis à ma disposition sa salle, mes frais se sont trouvés beaucoup plus réduits. Au vu des bons retours de l'édition 2013 des rencontres littéraires « Les mots d'ombre », je pense avoir séduit des personnes qui pourront soutenir mon prochain projet.
Quel regard jetez-vous sur la littérature ivoirienne aujourd’hui ?
Je suis impressionnée par la dynamique de la littérature ivoirienne. Je remarque que c'est un domaine prolifique, chaque jour je découvre de nouveaux auteurs. Des œuvres théâtrales aux romans, en passant par les nouvelles je crois que tout est mis en place pour éveiller les esprits et ravir les lecteurs.
Avez-vous l’impression qu’il manque quelque chose à l’animation littéraire en Côte d’Ivoire ?
Beaucoup de choses sont faites pour animer le domaine littéraire en Côte d' Ivoire. Le ministère de la culture, l'AECI mais aussi l'Association des Antillais et Guyanais de Côte d'Ivoire (AAGCI) et bien d'autres, ont beaucoup œuvré dans ce domaine. Je sais aussi que des particuliers s'affèrent à dynamiser la littérature en la rendant plus accessible. Je crois que si les différents groupes organisant des animations littéraires s'unissent, on pourrait créer un rendez-vous avec un plus grand impact culturel.
Que proposez-vous pour une CI fiévreuse littérairement ?
Certainement de poursuivre ce qui est fait actuellement.
Votre message aux Ivoiriens et aux décideurs
Je remercie les décideurs pour les efforts accomplis dans le domaine de la culture en général et pas uniquement dans celui de la littérature. Petit à petit, nous assistons à une sorte de renouveau faisant suite à la période si difficile que nous avons traversée. Je remercie aussi les Ivoiriens de leur intérêt croissant pour leur patrimoine et les encourage à s'intéresser à la lecture. Dans les livres il n'y a pas que mots mais aussi des émotions, il n'y a pas que des mirages il y a souvent une part de notre héritage qui se cache au détour d'un paragraphe.
Interview réalisée par Macaire Etty
in Le Nouveau Courrier du 31 janvier 2014
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