LE SANCTUAIRE D'ETTY MACAIRE

LE SANCTUAIRE D'ETTY MACAIRE

Interview de Denis Yao, Directeur Général des éditions Matrice

 

Denis Yao, la quarantaine, est à l’origine professeur de maths. Passionné de lecture, étudiant, il consomme durant ses années estudiantines pratiquement tous les classiques de la littérature africaine. Co-fondateur et Directeur Général des éditions Matrice, le jeune éditeur a réussi à se frayer un chemin sur le terrain du livre…

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Ainsi vous êtes prof de math de formation.

En effet. J’exerce au lycée municipal 1 d’Attécoubé depuis Janvier 1998. Mais, j’ai eu l’occasion d’ajouter une autre corde à mon arc. Je suis ingénieur en commerce international et titulaire du DESS de Marketing et Stratégie du prestigieux Centre Africain d’Etudes Supérieures en Gestion (CESAG de Dakar)

 

Comment vous êtes-vous venu l'idée de créer une maison d’édition?

A l’origine, je produisais des annales de mathématiques qui se présentaient sous la forme de fascicules polycopiés et reliés grâce à des spirales. Ensuite, la forme est devenue plus élaborée grâce à l’appui d’un imprimeur. Par la suite, la collection s’est étoffée avec les annales de Sciences physiques, de sciences de la vie et de la terre, puis de philosophie et de Français. J’ai tenté une fois de me faire éditer, en vain. Face à ce que j’entrevoyais comme un succès, j’ai décidé avec mes amis de créer les éditions Matrice pour donner un caractère plus formel à nos productions. Matrice, c’est une aventure au départ de quatre amis et collègues qui ont voulu contribuer à leur humble niveau au développement de l’enseignement en Côte d’Ivoire en proposant à la communauté éducative des annales qui collent à nos réalités. Ensuite, nous avons bénéficié d’apports multiples qui nous ont permis d’affiner et de conforter notre projet.

 

Vous avez certainement eu des difficultés sur votre chemin, des doutes...avez-vous déjà eu des envies de tout abandonner?

Beaucoup de doutes, d’incompréhensions et d’adversité venant essentiellement de certains supérieurs hiérarchiques qui, pour des raisons que nous ignorons, voulaient apparemment tuer le poussin dans l’œuf. Mais cette adversité nous a plutôt confortés que nous étions sur le bon chemin. Des doutes certes mais jamais l’envie de tout abandonner. Parce que pendant que certains essayaient de nous brimer, nous recevions les encouragements des parents d’élèves et la reconnaissance des apprenants.

 

Des annales au départ... vous êtes passés à la littérature générale. Était-ce quelque chose de prévu ou un heureux accident de parcours?

C’était prévu car cela devait permettre à l’entreprise MATRICE de se faire connaître du public. Nous avions une collection d’annales qui avait une forte notoriété dans l’univers scolaire mais en dehors, nous étions des parfaits inconnus. Cependant, ce projet a été favorisé par notre rencontre avec l’écrivain Mathurin Goli Bi Irié qui est enseignant dans le même lycée que moi. Il nous a approchés et a souhaité que nous collaborions. Cette collaboration encore balbutiante a déjà accouché de « Mon adultère pour un enfant », « La lycéenne », « Hideur des tropiques », « Les annales de français au bac ».

 

« La Lycéenne » de Mathurin Irié est, de loin, un grand succès...

Nous sommes heureux et fier du succès de ce roman qui en quelques mois s’est vendu en plusieurs milliers d’exemplaires. Nous profitons de votre lucarne pour saluer le talent, l’ardeur au travail de l’écrivain ainsi que sa grande humilité devant les critiques. Ne dit-on pas que l’humilité précède la gloire ?

 

Quels sont les livres publiés en littérature générale?

Nous pouvons citer le recueil de nouvelles « Mon adultère pour un enfant », le roman « La lycéenne », le récit poétique « Hideur des tropiques », le recueil de nouvelles « Le cure-dent gouro » de Monsieur Germain Zamblé Bi. Et bientôt un roman qui marquera la création littéraire en Côte d’Ivoire, « le sanglot du cocu ».

 

Matrice vient de créer la collection Eden. Un mot là dessus?

Eden est une collection qui magnifie l’amour à travers une écriture digeste qui dévoile l’amour à l’ivoirienne, les lieux touristiques, les intrigues sentimentales.

 

Quels sont vos projets ?

Nous ambitionnons développer le département littérature générale en publiant une vingtaine d’œuvres par an, essentiellement d’écrivains talentueux mais peu connus que nous allons aider à apparaître à la lumière. Nous proposerons bientôt une collection jeunesse, de la littérature enfantine, de la littérature religieuse. Nous envisageons la création du festival de littérature de Yopougon (le fly) pour la détection des jeunes talents.

 

Merci de nous avoir répondu M. Yao.

C’est nous qui vous remercions. Nous invitons les porteurs d’écrits à s’approprier cet outil et à nous présenter leurs créations sans préjugés.

 

Interview réalisée par Macaire ETTY

in Le Nouveau Courrier du 13 septembre 2013

 



16/09/2013
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