Entrevue avec Shannen Rimphrey, auteur de « Une Rivale Pas Commode »
A l’état civil : Raïssa Sanogo. Nom d’artiste : Shannen Rimphrey. Elle est jeune, très jeune, mais déjà deux livres dans les rayons de nos librairies. Le premier Par Amour avait fait couler encre et salive : la critique avait stigmatisé ses manquements linguistiques. Mais l’écrivaine n’a pas baissé pavillon. Pétillante d’optimisme, elle s’est accrochée à sa plume pour donner vie à un second, un recueil de nouvelles, « Une Rivale pas commode ». Nous l’avons rencontrée pour échanger sur son dernier ouvrage.
Shannen Rimphrey, après le roman, la nouvelle...une raison?
Pour communiquer sur les différents messages avec les lecteurs, ce genre littéraire était pour moi plus approprié. Aussi, je pense que les nouvelles sont plus rapides à lire et font passer de manière claire et concise le message que l’on souhaite véhiculer. J’avoue qu’au début de ma carrière littéraire j’étais focalisée sur le genre romanesque. Mais avec le temps, en lisant et discutant avec mes confrères écrivains, j’ai trouvé l’intérêt d’enrichir mon style d’écriture en utilisant d’autres genres littéraires.
Votre roman Par Amour malgré les critiques acerbes, selon votre éditeur, fait partie de ses meilleures ventes…
Je confirme les propos de mon éditeur. En dépit des imperfections du roman Par Amour, le fond a plu à certaines personnes. S’il fait partie des meilleures ventes, c’est un indicateur qui confirme l’intérêt des lecteurs pour le roman. Je leur exprime ma profonde gratitude. C’est une rétroaction encourageante. Je pense que les différents lecteurs adorent l’histoire et arrivent aisément, en plus de la facilité de lecture, à s’identifier aux différents personnages. C’est un roman qui touche un phénomène qui trouble bon nombre de femmes aujourd’hui. Je me rappelle que durant la dédicace, une lectrice m’a avouée : « c’est ce que je vis depuis 35 ans ». Je me suis rendue compte qu’en réalité, dans le secret, beaucoup de femmes souffrent et à travers Trisha, l’héroïne, espèrent trouver une solution à leurs soucis. En somme, je pense qu’au fur à mesure j’atteins une certaine maturité dans mon style d’écriture et ceux qui liront « Une rivale pas commode » le découvriront.
Ce deuxième ouvrage est un recueil de nouvelles. Pourtant dès la page 5, nous lisons l'indication "roman"....Une erreur de la part de l'éditeur?
Cela est sûrement une erreur. Nous ne l’avions pas remarquée.
Dans ce recueil de nouvelles, dès les premières vous nous installez dans un monde où les femmes sont malheureuses par la faute des hommes.
L’homme est pour la femme un mal nécessaire. Tout comme la femme d’ailleurs pour l’homme. Mais comme il est écrit dans la sainte Bible : « il n’est pas bon que l’homme soit seul, je lui ferai une aide semblable à lui» (Genèse 2 :38). La femme est une aide pour ce dernier et non une esclave ou un objet de décoration. Une femme a besoin d'un homme pour l’aider à devenir ce qu'elle est incapable d’être sans lui. Elle n’a pas besoin d’un homme qui la bat ou l’utilise mais qui l’aime et la protège. A travers ces nouvelles je désire interpeller tout un chacun, homme comme femme, de faire plus attention aux femmes car elles sont physiquement fragiles et délicates.
Deux de vos nouvelles sont épistolaires (Comme Un Signe et Une Plume Un Cœur). Ce choix esthétique a-t-il un avantage particulier?
Ce choix esthétique a l’avantage d’impliquer le lecteur. De le faire se sentir maître de la nouvelle et ainsi de mieux cerner le message véhiculé.
Noces de larmes, la quatrième nouvelle évoque une certaine tache en forme de demi-anneau autour du pouce gauche de la jeune femme. De quoi s’agit-il ?
La tache en demi-anneau est une tache de naissance. En réalité, cette couleur de tache de naissance se constate généralement chez les rouquins, ou les personnes qui ont des allèles d’albinisme dans leur sang. Ici dans cette nouvelle la position de la tache est juste pour insister sur le fait que c’était une femme qui, comme on le dit, porte chance.
Le thème du VIH revient dans votre livre mais cette fois-ci sur une note d'espoir.
Oui, pour moi, il faudrait arrêter de dépeindre le VIH comme une fatalité car il y’a des maladies bien plus graves. Je peux par exemple citer le cancer. Aussi voudrais-je sensibiliser les uns et les autres à aider moralement les malades du VIH à mieux vivre et s’insérer socialement.
Dans la nouvelle (Dans la Rue)…Je n'ai pas compris l'espoir qui animait la veuve Roseline, jetée dehors pourtant par sa belle famille. La fin de la nouvelle est vraiment surprenante.
« Dans la rue » est une nouvelle que j’ai écrite pour indiquer aux femmes de ne pas se reposer sur leurs acquis car en réalité rien n’est jamais vraiment acquis. Dans cette histoire, j’interpelle ces belles familles qui dépouillent et jettent à la rue leurs « ex » belles sœurs sans se soucier de leurs neveux ou nièces qui n’ont le plus souvent rien à voir dans l’histoire. Ce comportement a généralement un grand impact sur le développement psychique de ces derniers qui la plupart du temps, le manifestent par une haine atroce et un désir de vengeance. La fin surprend sûrement car elle indique le début d’une autre histoire dans l’esprit du lecteur. Bonne ou mauvaise, à lui d’en décider ! (rire)
La nouvelle éponyme au recueil "une rivale pas commode" doit avoir une importance particulière. N’est-ce pas?
J’interpelle ici les enfants gâtés et choyés par leurs parents. Pour leur dire que la vie ne s’arrête pas seulement à l’instant présent. Qu’ils devraient prendre conscience que le temps ne leur appartient pas et qu’ils doivent savoir respecter ceux qui les entourent au lieu de se sentir maîtres d’un monde qui ne tient qu’à un fil.
Avez-vous un message à lancer ceux qui n'ont pas encore lu ce recueil de nouvelles ?
Ce livre est une note d’espoir pour tous ceux qui ne croient plus en la vie. Le message que je souhaite faire retenir est que « La relative violence des épreuve peuvent nous faire douter de notre capacité à avancer et à les surmonter. Mais la culture et l’entretien de l’espoir est l’infaillible secret qui motive à la transcendance, à la force de se battre d’avantage, pour être un jour parmi les meilleurs ! »
Interview réalisée par Macaire Etty
in Le Nouveau Courrier du 02 Août 2013
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