LE SANCTUAIRE D'ETTY MACAIRE

LE SANCTUAIRE D'ETTY MACAIRE

Coup de gueule / Je m'excuse...

« Je m’excuse… », ma rubrique COUP DE GUEULE, m’a valu, seulement en 2013, plus d’inimitiés que d’amitiés. Et pourtant, je sais qu’au fond, et vous aussi amoureux du Livre, avec l’or sur l’honnêteté, que COUP DE GUEULE a aidé à redonner vie à l’ordre masqué par certaines personnes, à polir le galet littéraire, à donner la parole aux écrivains, à rassembler pierres et étoiles et à coter l’érosion culturelle dont souffre le Livre en Cote d’Ivoire. Certains esprits paresseux me diront « La faible politique du Livre, c’est partout pareil », ce n’est pas faux. Mais nous ne devons pas faire pareil. Nous avons de grands noms qui glanent les murs du monde, alors pensons-y !

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Je m’excuse…, parce que ma plume a dérangé plus d’un. Hélas ! Car parfois, au midi de ma propre réflexion, au mois de la souvenance, je me répète ceci : là où l’écriture est absente, il n’y a rien. Et je me convaincs chaque jour que l’écriture est comme le navire qui approche du Port. Et même avec des cravates aux pieds, je me jure de faire en sorte, avec cette plume blanche jugée au hasard de certaines colères « de plume des batailles rouges », de participer, comme tous ces amoureux du Livre, au renversement de ces innombrables nébuleuses. Que l’informe jamais ne cesse de chercher la forme. Que le blanc jamais ne cesse de clamer sa blancheur. Que le Livre devienne une matière prisée dans nos quotidiens.

 

Que vaut le son d’une belle Soledad si le monde autour de vous a les oreilles fermées ? Oui, et je m’excuse auprès des organisateurs du MASA. Ce grand rendez-vous de l’art africain avait fait le joli sacrifice de consacrer au Livre un « Morning Day » baptisé « Le carré des écrivains » Mais ce fut un carré écrit en vain. Jamais aucune affluence. Jamais de passage d’une jupe dorée ou d’un pantalon bleu autour de ce carré de luxe. La faute à qui ? Manque de communication ?  Et d’ailleurs, qui doit bleuir cette communication ? Le Ministère de tutelle ? La direction du Livre ? Les écrivains eux-mêmes ? Et on se sent toujours seul lorsqu’il s’agit du Livre.  Bon Dieu, que j’ai souffert de voir à ce MASA aux multiples visages de tristes écrivains entourés que d’une pile de livres et d’un éditeur absent bien sur !

 

Je m’excuse…parce que la chance ne téléphone pas, ma quête sera toujours de creuser afin de participer à donner un meilleur portrait au Livre Ivoirien. Puisqu’au fond, avouons-le, on prie tous qu’un jour Dieu déplace notre cœur et le mette dans un livre. Car on est conscient que le Livre rend visible. Il y a dans le livre toutes les couleurs de la vie que nous rêvons… Je m’excuse auprès de toutes les personnes que ma plume a involontairement matraquées… Cependant, arrêtons de battre du tambour, débarrassons-nous des couches jaunes, et trinquons, main dans la main, dans une promotion véritable du Livre et de la lecture, seuls moteurs de développement intellectuel.            

 

Manchini Defela  

in Le Nouveau Courrier du 04 avril 2014



08/04/2014
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