L’art de la Bande Dessinée : Des réponses de Benjamin Kouadio
La BD, un art à part entière
Je vous dirai que la BD est considérée aujourd’hui comme un art à part entière. Elle se positionne à la neuvième place dans la classification des arts. Mais avant cette reconnaissance mondiale, la vie n’a pas été de tout repos pour les précurseurs. Il a fallu qu’ils se battent, se tuent à la tâche pour que leurs œuvres soient portées au panthéon de cet art considéré pendant longtemps comme mineur. Que de souffrances ! Que d’insultes ! Que de moqueries ! Que de frustrations ! Ils ont essuyé toutes sortes de quolibets de la part de leurs contemporains. Obligés qu’ils étaient de se cacher pour dessiner dans des caves, dans des greniers, sous des escaliers, etc. Perpétuels incompris en avance sur leur temps, ils ont su persévérer dans cette noble voie. Ils avaient foi en leur art, en leur talent. Pour rappel, la bande dessinée est née officiellement aux USA en 1896. La route a été longue, la marche difficile pour cette reconnaissance. Ils y sont parvenus, malgré tout. Je salue tous ces précurseurs et animateurs. Et je leur rends hommage !
L’histoire de la BD en Côte d’Ivoire
L’histoire de la bande dessinée ivoirienne remonte aux années 1970 avec l’hebdomadaire Ivoire Dimanche qui s’est mué par la suite en ID. Cet hebdomadaire a révélé des personnages comme Dago et Monsieur Zézé. Le neuvième art ivoirien doit ses lettres de noblesse à des auteurs comme Appolos Beugré et Maïga(Laurent Lalo-un européen), Jean-Louis Lacombe, Jess Sah Bi, Pépé Stanislas, Soumaïla Adigun, Zohoré Lassane, Illary Simplice, Benjamin Kouadio, Kan Souffle, T.Gbalin, Kan Souffle, Amanvi Prosper… Comme personnages ivoiriens de BD, nous avons Dago, Zézé, John Koutoukou, Cauphy Gombo, Les envahisseurs, Tommy Lapoasse, Papou, Les sorcières, etc. La BD ne s’est pas encore imposée en Côte d’Ivoire. Sinon on aurait eu une floraison de titres d’albums sur le marché, des maisons d’édition spécialisées dans la BD, des festivals réguliers sur le neuvième art ivoirien, des dédicaces tout au long de l’année, des expositions. Des efforts ont été faits grâce au magazine GBICH. Mais à mon humble avis, ce n’est pas suffisant. Nous envisageons dans un avenir proche de créer un nouveau magazine dédié exclusivement à la bande dessinée. Ce n’est pas le cas du magazine Gbich qui associe dessins de presse et bandes dessinées. L’histoire de la BD en Côte d’Ivoire continue de s’écrire pour le bonheur des férus de cette discipline. Vous me donnez l’occasion de dire qu’il existe sur facebook un groupe créé à l’intention des auteurs de BD intitulé « Bande Dessinée Ivoirienne ».
Propos recueillis par Macaire ETTY
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