La littérature enfantine de côte d’ivoire : Quelle place ? Quelle importance ? Quel avenir ?
L’importance de la littérature enfantine est connue de tous les experts de la pédagogie. En Côte d’Ivoire, bien que de plus en plus des auteurs aient investi de leur talent le terrain de l’imaginaire des enfants, les livres pour les plus petits n’ont pas encore atteint la vitesse de croisière. Dans ce dossier, des enseignants, des auteurs et des bibliothécaires abordent la question sur divers angles.
Sidney Karams (bibliothécaire, romandroom)
« De nos jours, la littérature enfantine est de plus en plus importante, et nous le devons à certains écrivains qui s’y intéressent véritablement. Plus ces auteurs de livres pour enfants écrivent, et plus les enfants sont motivés à lire. Mais, il y a encore un travail à faire au niveau des parents qui doivent acheter des bouquins pour leurs enfants en les motivant à la lecture. Dans le secteur, les écrivains les plus pertinents, ce sont ceux qui écrivent des histoires d’aventures, des contes ou l’enfant est amené a s’évader ! Je prends des exemples comme les histoires de « Aya de Yopougon » de Marguerite Abouet, les histoires d’enfants de Fatou Kéita, de Gba Mariame , de Camara Nangala , d’Ernest Pepin .........tous ces livres amènent les enfants à aimer la lecture. Et quand les enfants apprennent à aimer le livre à bas âge, c’est plus motivant et encourageant pour les parents de savoir qu’ils auront, plus tard, des lecteurs aguerris. J’ai fait une remarque personnelle depuis mon plus jeune âge : tous mes jeunes camarades du primaire qui ont aimé la lecture, sont devenus de grands fonctionnaires, de grandes personnalités dans la société actuelle. C’est une très bonne idée d apprendre à lire aux enfants dès le berceau ».
Fatou Kéita (Enseignante-écrivaine)
« Quand j’écris pour la littérature des enfants, c’est pour tous les enfants. J’ai la prétention d’écrire pour tous les enfants du monde, seulement je mets un point d’honneur quand même à écrire des livres qui se situent en Afrique. Je fais tout pour que mes livres intéressent les enfants de la Côte d’Ivoire, du Sénégal ou du Mali etc… Ce sont des livres africains où il y a des personnages noirs. C’est un aspect extrêmement important parce que quand vous vous promenez dans les bibliothèques, dans les librairies, vous vous rendez compte que 98% des livres pour jeunesse, sont des livres importés avec des personnages blancs. Donc, il est important que nos enfants aient une littérature qui leur ressemble, et que les personnages leur ressemblent. C’est bon pour leur propre estime et aussi pour l’image que l’on veut donner de l’Afrique à l’extérieur. Par les livres pour enfants, on peut véhiculer une autre image qui va un peu effacer les stéréotypes de l’Afrique en Europe. Parce qu’on voit toujours l’Afrique sujette aux guerres, aux maladies, etc. A travers le livre d’enfants, où l’on montre des personnages gais, des personnages beaux, comme pour tous les enfants du monde, c’est un peu réhabiliter l’image de l’Afrique.»
Claire Porquet (écrivaine-enseignante)
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