LE SANCTUAIRE D'ETTY MACAIRE

En Côte d’Ivoire,  l’arène littéraire n’est pas la chasse gardée des descendants d’Adam. Sans aucun complexe, les dames ont investi l’antre de tous les genres avec une aisance superbe. Véronique Tadjo, Tanella Boni, Flore Hazoumé, Régina Yaou et Fatou Kéita sont incontestablement des références. Autant Véronique Tadjo et Tanella Boni sont des poétesses mondialement connues, autant le roman n’a pas de secret pour Régina Yaou, Flore Hazoumé et Fatou Kéita.

La dernière citée, celle qui nous intéresse aujourd’hui, est reconnue comme une talentueuse romancière. Mieux : toute l’Afrique la présente comme la déesse de la littérature enfantine. Sur ce monde, elle trône et règne depuis des années semant la joie dans le cœur des culottes courtes. C’est au milieu des années 90, qu’elle a commencé la conquête du monde féerique de la littérature enfantine. Chacune de ses publications arrache des cris de joie à nos anges. Dès 1994, au concours de littérature africaine pour enfants de l’ACCT (Agence de la Francophonie), elle arrache le Premier Prix avec Le Petit Garçon Bleu et la Mention spéciale pour La Voleuse de Sourires.

Trois ans après Le Petit Garçon Bleu toujours séduisant de sa couleur obtient la Mention Honorable au Prix UNESCO de littérature pour enfants au service de la tolérance et le Prix d’Excellence de la République de CI pour la Culture. Commence alors pour Fatou Kéita, la grande aventure avec la gloire. Les publications se succèdent : Sinebani, La Petite Dernière (Nei, 1998), Le Retour de la Voleuse de Sourires, Kyatou Cache Ses Dents , Le Coq Qui ne Voulait Plus Chanter (Nei, 1999). Le dernier ouvrage lui vaut le Prix Enfance décerné par l’Association des Ecrivains de Côte d’Ivoire.

Plusieurs de ces livres sont traduits en anglais, en Allemand. Devant tous ses succès, elle est nommée de 1998 à 2001 Membre du Jury du prix Unesco pour enfant au service de la tolérance. En sus, elle est nommée Membre du Jury des Cent meilleurs livres africains du siècle au Salon International du Livre en 2001. Ce n’est pas tout : de 2003 à 2005, elle intègre le Jury du Prix Noma.

C’est sur le sol de Soubré que Fatou Kéita a poussé ses premiers vagissements. En 1974, elle obtient le Bac A4, sa Licence d’Anglais en 1981 et soutient sa thèse de Doctorat de 3^ème cycle en Etudes anglo-saxonnes à l’université de Caen en France. Elle est enseignante depuis quelques années à l’Université de Cocody (actuelle Université Houphouët-Boigny) au département d’anglais.

L’œuvre de Fatou Kéita est assez immense. En plus de son abondante production destinée aux enfants, elle est l’auteur de deux romans de bonne facture : Rebelle (Présence Africaine/Nei 1998) et Et l’Aube se leva (Présence Africaine/Nei, 2006)

Macaire Etty

in Le Nouveau Courrier du 31 mai 2013