LE FETICHEUR
Ecran noir, mémoire vivante
Je suis le féticheur
Qui en un clic transforme le mil en bière
Je suis le sorcier
Qui en un jet transforme une défaite en succès
Je suis le Vodoun
Quand j’épingle un mot, il devient un livre
Je suis le féticheur des mots
Je suis le Wanbelai, masque aux deux visages
Un seul mot ne saurait me surprendre
A plusieurs, ils sont pulvérisés comme la poudre au vent
J’ai le mot maçon, double sight
Avec un mot, j’élève une cathédrale
Je ne suis pas Dieu
Mais, Tou Bismillaye seul suffit
Pour bénir les maux
Pour unir l’occident à l’Orient
Sangomas, Ngangas, Ndokis, Gbagba, Soubaka, Moory, Thouraby…
Voilà la famille des mots étranges
Nous sommes les mots invisibles
Qui ne recourt à nous, ne s’élève dans le firmament
Ni Coran, ni Bible, ni Thora
Ils disent que je suis le diable
Mais, à mon ombre ils se superposent
Que je les plains, ces bêtes aux âmes fourchues !
Moi hérétique ? Moi impie ?
Attendez que je sorte la croix…
Tou Bismillaye !
Shango, prend pitié
Ces têtes à puces ont perdu leurs âmes
Elles ne sont de nulle part !
Ni d’ici, ni d’ouest, ni du nord
Ni blanche ni noire ni verte ni mure
Le jour te vilipendant et quémandant tes faveurs la nuit
C’est une race mêlée, des âmes mélangées,
Shango ! Shango, prend pitié
Shango, prend pitié, prend pitié Shango !
Voici que j’élève la Rose !
Lanssina Kéita
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