L’ARGENT LE VENIN
L’argent… la transe collective
La démence frénétique
Ce désordre qui nous mord la raison
C’est l’immense dérèglement des sens
L’argent…
Tous possédés par ces billets souillés.
Mais vers quoi galopent nos doctes
Où vont-ils nos maîtres ces traitres ?
Leurs parchemins piétinés
Et leurs lumières petite braise écrasée
Monnayés les livres sanctifiés
Troqués soutanes et crucifix
Prêtres empêtrés
Dans les convulsions des transactions
Pasteurs noyés dans les versets de prospérité
Ces équipées épiques sur les mers colériques
L’argent !
Et ces bateaux gringalets ces canots apeurés
Tendus vers l’autre côté de l’Océan gourmand
Où dit-on coule, fiévreux, tout l’or de tous les trésors
La drogue est montée au corps
Du monde dans les cœurs immondes
Des guerres mises en terre dans la chair
Dans les consciences en déliquescence
Des morts cueillis tels des épis
Pour que s’engraissent nos cimetières
L’argent !
Tâche mauvaise sur l’âme
Des appâts pour le trépas
Quand les armes accouchent les larmes
Et encore des morts en Afrique
Des vies noyées pour le fric
Que vaut une vie humaine
Quand se dresse avec fracas le CFA
Les discours ne sont que galimatias
Les raisonnements ne sont que charabia
L’argent le canular à fleur de peau
Pour la gloire des crésus
Arrière de moi Job
Et loin de moi Lazare
L’argent du pouvoir
Le pouvoir de l’argent
Peu importe
Et tous ceux qui en manquent ?
Hé bien ils mourront
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