CONFESSION
Ah, la belle créature !
Elle était là, sur le lit de mon géniteur
Du seuil de la porte je fus foudroyé.
Mon cœur, du coup, se redressa.
A l’absence de ma mère
L’entrée m’y était interdite
Je passai et repassai devant la chambre.
La belle œuvre alitée m’attirait
Irrésistiblement.
Trésor silencieux et tranquille !
Mine de mille pierres précieuses !
Je m’en approchai à pas feutrés,
Le cœur battant tel un tambour possédé,
Les yeux lascifs, le regard avide.
Je touchai et je tâtai et je caressai
Le corps lisse de mon élue
Je humai son odeur de goyave.
Sourd à j’étais à la peur !
Je résolus à l’écarter en deux,
Complaisante elle s’offrit à moi
Les feuilles défilaient sous mes yeux
Les écritures se collèrent à mon regard
Quel chef d’œuvre !
Et couac !
Un bruit dans l’allée … je disparus
Le précieux livre sous les bras
Le cri de mon père retentit
Un séisme dans les murs de la maison
« Qui m’a volé Le Prophète de Kalhil Gibran ? »
De ma cachette j’attendais mon châtiment
Ma mère venait d’entrer dans la maison
« Tu ne vas pas pour un livre effrayer les enfants ! »
La colère du père contrarié tomba…
Ouf !....
Mais ….je ne rendis jamais le livre.
ETTY M.
10 04 2012
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